Définitions de l’Analyse Transactionnelle
L’A.T. est une théorie de la personnalité et de la communication, et un outil concret d’analyse qui prend en compte la totalité de la personne dans ses fonctions biologiques, psychologiques et sociales. Ses principaux concepts sont ceux d’« états du moi », de « transactions », de « besoins de signes de reconnaissance et de structure », de « position de vie », de « racket et émotions », de « scénario de vie », de « jeux psychologiques » et d’« autonomie ».
Définition selon l’Association Internationale d’Analyse Transactionnelle (ITAA)
“L’Analyse Transactionnelle est une théorie de la personnalité et une psychothérapie systématique en vue d’une croissance personnelle et d’un changement personnel.”
Définitions selon son inventeur Eric Berne
- Un système de psychothérapie basé sur l’analyse des transactions et des chaînes de transactions qui apparaissent durant les actes de traitement (1).
- Une théorie de la personnalité basée sur l’étude des états propres internes (2).
- Une théorie de l’action sociale basée sur l’analyse rigoureuse de transactions dans un nombre d’occurences exhaustif et déterminé basé sur les états internes apparaissant (3).
- L’analyse de simples transactions par l’étude de diagrammes transactionnels (4).
a system of psychotherapy based on the analysis of transactions and chains of transactions which occur during treatment sessions ;
a theory of personality based on the study of specific ego-states ;
a theory of social action based on the rigorous analysis of transactions into an exhaustive and finitenumber of classes based on the specific ego-states involved ;
the analysis of single transactions by means of transactional diagrams (this is transactional analysis proper).
Définitions et généralités (selon l’Encyclopedia Universalis)
Théorie de la personnalité et pratique thérapeutique permettant de rendre compte et de modifier les relations interindividuelles, l’analyse transactionnelle (A.T.) fut développée par le psychiatre et psychanalyste américain Eric Berne (1910-1970), qui fut l’élève de Paul Federn et d’Erik Erikson. L’analyse transactionnelle gagna rapidement les milieux psychiatriques américains ; et, en 1980, l’International Transactional Analysis Association comptait plus de dix mille membres. L’implantation de ce modèle thérapeutique fut plus lente et plus limitée en Europe.
L’analyse transactionnelle se fonde sur une théorie de la personnalité qui doit autant à un certain behaviorisme qu’à la tradition freudienne (E. Berne, d’abord psychanalyste freudien, rompit avec l’Institut de psychanalyse de San Francisco en 1956). La personnalité se fonde sur des « états du moi » qui sont distincts mais qui peuvent cependant, dans certaines conditions, être simultanément présents à la conscience : les « états du moi » peuvent ainsi être intégralement conservés de façon permanente (E. Berne, Analyse transactionnelle et psychiatrie , 1971).
Mais ces états du moi ne doivent pas être confondus avec les instances freudiennes (ça, moi, surmoi) : l’état du moi « enfant » ou l’état du moi « parent » sont des entités concrètes, qui sont directement perçues par le patient et qui s’imposent comme des « réalités phénoménologiques » ; ce sont des ensembles cohérents d’expériences vécues s’exprimant dans des comportements observables. Le « moi » est ainsi constitué de trois états (eux-mêmes complexes) discontinus et séparés par une barrière plus ou moins élastique ou poreuse. On distingue l’état du moi « parent », manifestation de l’extéropsyché : c’est la partie du moi constituée par l’ensemble des sentiments, des idées et des comportements que l’enfant a repris à son entourage, essentiellement à ses parents ; le moi « adulte » est un intégrateur de données objectives, chargé du traitement des informations externes et internes, collectant les données et les manipulant ; son fonctionnement échappe à l’affectivité et au jugement de valeur ; il est seul effecteur de l’épreuve de réalité.
L’état du moi « enfant » issu de l’archéopsyché , exprime les besoins, sensations, émotions, toute l’affectivité de l’individu qui s’est développée depuis l’enfance. C’est le premier état du moi à apparaître, et il induit des comportements liés aux procédures nécessaires pour obtenir l’approbation et les « caresses » des parents réels.
Le moi « enfant » peut affecter les formes de « l’enfant » adapté (sous l’influence d’un parent), de « l’enfant » créateur, doué d’une pensée intuitive et d’une appréciation fine des relations interpersonnelles, et de « l’enfant » spontané dominé par les émotions fondamentales (peur, colère, désir…). Chaque état du moi peut avoir deux fonctions : celle de direction ou de contrôle, et celle d’action ou d’expression ; ainsi, l’individu parvient-il à un comportement optimum quand il peut donner à son « adulte » la direction et le contrôle de sa vie.
Ainsi, l’analyse structurale fonde la démarche thérapeutique de l’analyse des transactions. Celle-ci n’a pas pour seul but de permettre à l’individu d’identifier ses états du moi et leurs relations, mais aussi de remédier à certaines déformations structurelles de sa personnalité (« contamination » de « l’adulte » par « l’enfant », exclusion de « l’enfant », etc.). Selon les relations (avec soi-même, avec un autre, avec un groupe…), des interactions spécifiques s’établissent entre les différents états du moi des partenaires.
Ces interactions – ou transactions – correspondent à des échanges « stimulus-réponse » qui mettent en jeu les différents états du moi : si deux personnes se rencontrent, six « personnes » peuvent entrer en relation (parent-parent, parent-enfant…). Aussi, une classification des transactions peut-elle être établie : transactions parallèles, transactions croisées (« cause la plus fréquente de mésentente », selon Berne), transactions cachées, etc. En analysant, surtout au cours de thérapies de groupe, ces différents échanges, l’analyse transactionnelle doit permettre à l’individu de renforcer son « adulte », de repérer les contaminations ou les exclusions qu’il manifeste, de lui montrer sa façon propre de rechercher les « caresses », etc.
Mais l’analyse transactionnelle met aussi en évidence l’existence, chez tout individu, d’une « décision de survie », plan non réflexif mais bien réel adopté généralement avant l’âge de six ans : cette décision et le plan qui en résulte proviennent des différents messages permissifs ou inhibiteurs envoyés par les parents de façon verbale ou non verbale.
L’analyse transactionnelle veut être une approche pragmatique, formulée dans un langage simple et concret, du comportement et de la structure psychique des individus. Mais le contrat passé entre le thérapeute et son patient implique une certaine normativité liée au but de l’entreprise (une modification du comportement). La régulation sociale qu’apporte l’usage des thérapies de groupe renforce ce caractère qui fait de l’analyse transactionnelle un outil efficace dans le traitement de certaines déviances sociales, ainsi que dans celui de certaines personnalités psychotiques.
© Encyclopedia Universalis
Description de la pratique usuelle en Analyse Transactionnelle
Nous classons l’Analyse Transactionnelle dans la catégorie « psychothérapie intégrative, individuelle et de groupe ».
L’A.T. se pratique en séances individuelles et/ou de groupe. Le groupe est un lieu privilégié pour le traitement de problèmes non résolus liés au développement social de l’enfant. Il peut être en cela un complément efficace du travail individuel.
Le praticien en A.T. a aujourd’hui à sa disposition un large éventail de concepts et de techniques qui lui viennent de Berne et des théoriciens qui ont suivi et sont regroupés au sein d’Ecoles ayant chacune sa spécificité.